dimanche 6 mai 2012

Food Poetry

Sunday Brunch

La table dressée campait fièrement au centre de la pièce, fléchissant sous le poids des victuailles. Les fraises luisantes, les amandes craquantes, et le beurre brillant attendaient patiemment le moment du festin qui ne se fit pas attendre. D'abord, la coquille délicate, d'un léger choc du dos de la petite cuillère, se craquela avec un bruit sec, révélant le liquide doré épais et le lait grumeleux. La mouillette se ficha délicatement en son centre tel un drapeau en pays conquis. Des gouttes orangées se coursaient le long de la fine paroi pâle, qu'un doigt gourmand interceptait avec appétit. La main se posa sur une tasse fumante à l'arôme subtil d'agrumes et d'épices. Chaque gorgée brulante coulait dans la gorge, distillant sur les papilles les saveurs des petites pâtisseries marocaines. Enfin, le petit pain replet arborait dignement son chapeau enneigé aux éclats vermeilles. La texture friable céda sans résistance sous la dent, procurant une sensation proche de la béatitude, parfum d’éternité.   





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